samedi 25 août 2007

• La conscience cosmique - Ralph Maxwell Lewis

Sources

La conscience cosmique

Ralph Maxwell Lewis

(Extrait du chap. XXII du Sanctuaire intérieur )


L'état mystique normal est celui dans lequel un homme ressent l'impulsion, la stimulation et la détermination pour fortifier son caractère, suivre la voie de la droiture et développer les vertus couramment admises. De tels états de conscience mystique sont encouragés par la société. La civilisation et la société en général ont besoin de toutes les religions et de tous les systèmes philosophiques qui conduisent l'homme à vivre plus près de Dieu ou du Dieu qu'il conçoit, qui fortifient son caractère et l'amènent à suivre ce qui, selon lui, procède des aspects spirituels de son être intérieur.

L'une de ces expériences mystiques véritables est celle de l'inspiration, cette illumination soudaine et complète de l'homme qui surgit intuitivement plutôt que par les procédés laborieux de la raison ou de l’étude. Cependant, toute inspiration, résultat de l’état de conscience extatique ou mystique, n’est pas un influx soudain de connaissance ou de vérité nouvelle, ou une révélation de faits et de circonstances. Fréquemment, l'inspiration est une consécration, le stimulant qui pousse à consacrer sa vie à un certain idéal, à être loyal, véridique, ou à atteindre un noble but. Il existe certains tests pour déterminer les expériences mystiques véritables. Disons ici que les expériences mystiques n’échappent pas aux tests auxquels toute autre expérience éprouvée par un observateur rationnel serait soumise. C'est une sérieuse erreur que de croire que l'incohérence et l'obscurité sont des signes de Conscience Mystique, car l'expérience mystique doit être cohérente ; elle doit être rationnelle et compréhensible.

Quatre critères permettent de déterminer si on a vécu ou non une expérience mystique et si l'on a véritablement atteint l’état de Conscience Cosmique. Les mystiques et beaucoup de psychologues éminents sont d'accord sur ces quatre points.

Le premier est connu sous le nom d'ineffabilité. Le mystique découvre, lorsqu'il revient à son état normal de conscience, qu'il est incapable d'exprimer par des mots ce qu'il a éprouvé et qu'il ne peut expliquer aisément son expérience à une personne qui n'a pas connu d'expériences semblables. La conscience mystique, en effet, est plus un phénomène de sensation et d'émotion qu'une expérience intellectuelle. Nous savons tous combien il est difficile de décrire fidèlement la valeur ou le développement de certains sentiments que nous avons éprouvés. L'oreille du musicien peut déceler des sons délicats qu'il est seul à pouvoir percevoir et apprécier. Il ne peut faire comprendre ou ressentir sa perception aux autres, à moins qu'ils n'aient une oreille semblable à la sienne. Le grand artiste peut discerner certaines symétries de formes et certaines nuances de couleurs qui échappent à l'oeil de l'individu moyen, mais il ne peut les faire percevoir.

Le deuxième critère est connu sous le nom de qualité intellectuelle. Le mystique comprend que ce qui lui est transmis vient d'une Intelligence Suprême ou Supérieure, que c'est une connaissance ou une sagesse qui transcende tout ce qu'un être humain pourrait lui communiquer oralement ou par écrit. De plus, il fait l'expérience de l'aperception, c'est-à-dire d'une compréhension complète, d'une illumination. Il ne s'agit pas simplement de la réception de certaines sensations ou impressions, mais d'une compréhension complète et totale. L'homme découvre la nature de Dieu et les profondeurs de l’âme. De plus, la connaissance acquise fait toujours autorité. Ce que l'on éprouve n'est jamais obscurci ou amoindri par aucune question ni aucun doute quant à son authenticité. Il existe toujours une conviction intérieure.

Le troisième critère est connu sous le nom de nature passagère et concerne la durée de l’état de Conscience Cosmique. D'après les témoignages, on s'accorde généralement à dire que cet état ne peut pas durer plus d'une demi-heure à une heure. De plus, celui qui en fait l'expérience n'a qu'un souvenir imparfait des détails de cet état. Il conserve une appréciation complète du résultat de l'expérience, de l’état dans son ensemble, mais il ne peut se rappeler objectivement tous les détails qui y ont contribué. Nous pouvons comparer cela à une boisson absorbée par une personne assoiffée. Quand sa soif est étanchée, elle éprouve une grande satisfaction. Il lui serait pourtant extrêmement difficile de décrire cette boisson. Les termes fraîcheur et humidité ne suffisent pas pour exprimer en détail la satisfaction éprouvée. En outre, chaque fois que l'état de conscience mystique revient, cela se traduit toujours par un progrès. Autrement dit, chaque expérience commence là où la dernière s'est arrêtée. Il n'y a pas d'intervalles inexpliqués ; le développement est toujours progressif. Tout se passe comme si l'on regardait un film, et que, soudain, on coupait la lumière. Les images disparaîtraient alors. Des minutes, des heures ou des jours plus tard peut-être, si la lumière était remise, les impressions visuelles sur l'écran reprendraient exactement à l'endroit où l'histoire s'était arrêtée. Rien ne resterait inachevé ou inexpliqué. On ne retourne jamais en arrière, et il n'y a pas de régression dans l'état de Conscience Cosmique.

Le quatrième critère, dans le test et la détermination de ce qui constitue l'expérience mystique de la Conscience Cosmique, est la passivité. Indépendamment du moyen employé pour provoquer l’état de conscience mystique, qu'il s'agisse d'une concentration sur quelque idée, mot ou lieu ou de l'effet produit par quelque exercice physique, une fois que cet état de conscience est atteint, l'individu se sent en présence d'une Puissance supérieure, d'une omniscience. Un sentiment d'humilité l'envahit. L'ego, la vanité, l'arrogance, l'individualité, tout cela se détache de lui, et son âme se dresse dans sa pure nudité devant l'autorité suprême. Il n'y a aucune inclination à vouloir, à exiger, à commander. On aspire simplement à être réceptif, à recevoir une révélation, tel un spectateur, avec une grande espérance, mais toujours avec humilité.

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